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Égreville, le vendredi 19 avril 2024
Publié le 16 août 2008
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LE POURQUOI DU COMMENT

PAR BAPTISTE BOUTHIER

Sale été pour l'éolien

Des éoliennes beaucoup trop rentables pour les investisseurs...

Vents contraires pour l'éolien. L'institut Montaigne vient de publier un rapport troublant. L'auteur, Vincent Le Biez, y critique l'obligation faite à EDF d'acheter l'énergie éolienne à un prix fixé par un arrêté de 2006. Jugé trop généreux, ce tarif permettrait un taux de rendement moyen de 22 %, pouvant monter jusqu'à 40 %, quand 13,5 % suffiraient à attirer les investisseurs. Dans la foulée, saisi par une association antiéolienne, le Conseil d'Etat a annulé l'arrêté en question. Pas de quoi impressionner André Antolini, le président du Syndicat des énergies renouvelables, qui croit déceler dans tout cela la main des ennemis du « Grenelle de l'environnement ».

Le président a assurément la mémoire un peu courte. Car ce rapport ne fait que reprendre l'avis de la commission de Régulation de l'énergie. Dès la fin juillet 2006, elle avait souligné que le tarif proposé [...] occasionne pour les investisseurs une rentabilité très supérieure à ce qui serait nécessaire. Aujourd'hui, Vincent Le Biez ne fait que pousser un peu plus loin le raisonnement. Si l'éolien se développe selon les objectifs du « Grenelle », explique-t-il en substance, ce sont les consommateurs qui paieront les pots cassés de l'obligation d'achat, 100 € par an et par foyer, estime-t-il. Ce n'est pas du vent. Mais le ministère de l'Ecologie s'est empressé d'assurer que les contrats d'obligation d'achat ne seraient pas remis en cause, à commencer par le tarif fixe. Il ne faut ni décourager les investisseurs ni désespérer les maires, qui perçoivent des opérateurs de substantielles retombées.

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